Hamza aime rendre la politesse. Depuis ses premières mixtapes en 2013, dès qu’un de ses collègues rappeurs qu’il soit Belge comme lui, francophone ou anglophone l’invite sur un morceau ou dans un de ses concerts, le Bruxellois transforme le moment en un instant magique. Boule d’énergie sur scène, ses apparitions sont ovationnées par le public. Sur disque, sa voix feutrée, alliée à des textes toujours piquants et une production à la pointe du rap-game mondial, transforme assurément les featurings en clubs bangers. Pas étonnant donc que, pour son troisième album solo, il choisisse comme titre, une formule de politesse : « Sincèrement, Hamza », celle que l’on trouve en bas de page après avoir tout dit.

En2017, pour son premier disque, “1994”,Hamza mettait officiellement les pieds dans le game francophone. Pour son second opus, Paradise en 2019, il faisait preuvede son savoir-faire non seulement auprès des poids lourds durap français, tous genres confondus avec SCH et Oxmo Puccino,mais aussi de la pop francophone avec les reines,Aya Nakamura et Christine and the Queens.Avec celui-ci, Hamza dépasse les frontières et sesurpasse en proposant des écrins à Offset, un des trois Migos, le groupeaméricain qui a imposé la trap music au monde, à Damso, maître du verbe et starincontestée du rap francophone, à C-Kay, la nouvelle figure de l’afrobeatnigérian, et à Tiakola, le phénomène r&b rap français. Sur ce disqueenregistré pendant les confinements liés à la crise sanitaire, le beatmaker et rappeur se confie comme jamais, énumère seserreurs, ses différentes dépendances, ses progrès et sa nouvelle philosophie de vie sans fards et avec toujoursla même malice : « J’ai laissé ma créativité et masincérité parler, résume-t-il. C’est pour ça que j’ai appelé cet album, “SincèrementHamza”. Avec la pandémie du Covid, jeme suis mis dans un “mood” où jeme suis beaucoup remis en question et où j’ai beaucoup réfléchisur ma vie d’artiste. Ce n’est pas facile, par exemple, de l’équilibrer avec sa vie privée.Il faut garder la tête sur les épaules» Dans l’album, il nouslaisse entrevoir cettevie loin des projecteurs, ce qui nous donnela magnifique et lancinante déclaration Only You, ou le trèsélectro, I Love You. Puis il renchérit : « J’aigrandi grâce aux expériences que j’ai pu vivre que ce soit amicalement ouprofessionnellement. C’est sûr : jeraconte plus de choses dans ce disque. Avec le temps je me suis retrouvé plusseul. Alors, je me suis endurci un peu, et j’apprends avec le temps à gérertout ça. » En effet, sur l’envoutant Ma réalité, il revient sur son enfance à Laeken, une commune de Bruxelles, et plus précisément dans le quartier de Bockstael : « Quand je dis :« J’ai grandi dans la violence/ Avec un joint de beuh, j’ai appris à la romancer», c’est vraiment quand je pense à ma jeunesse. Je viens d’un quartier: c’était difficile pour moi et ma famille.Nous avons eu des momentstrès durs. Aujourd’hui, ça va beaucoup mieux. Quand j’y pense,il me suffit juste d’un joint pour oublier cette dureté, pour rendre cetteréalité plus acceptable. »

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